Journée internationale de l’éducation : Message du Secrétaire général à la CONFEMEN

La communauté internationale célèbre, ce 24 janvier, la Journée internationale de l’éducation, instituée pour mettre en évidence le rôle de l’éducation pour la paix et le développement. Le thème de cette cinquième édition est : Investir dans l’humain, faire de l’éducation une priorité.

Ce thème est d’autant plus pertinent que 244 millions d’enfants et de jeunes dans le monde ne vont toujours pas à l’école. Dans le Sahel, des milliers d’écoles sont fermées en raison des conflits ou de menaces proférées contre les enseignants et les élèves. Aussi, malgré les efforts réalisés ces dernières années, les acquis d’apprentissage des élèves demeurent faibles dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, comme le montrent les résultats des évaluations du PASEC.

Par ailleurs, ils sont encore plus de 700 millions d’adultes à ne pas avoir le niveau minimum d’alphabétisation requis pour apprendre tout au long de la vie.

Pourtant, l’éducation et la formation constituent le fondement de la construction d’une société de paix et de sécurité. C’est à travers l’éducation que nous transmettons les compétences du « vivre ensemble ».

Le document de réflexion et d’orientation (DRO) de la 59e conférence ministérielle de la CONFEMEN en 2022 porte sur le thème : « Langues premières et langues d’enseignement : quelles stratégies pour réussir les premiers apprentissages, la réussite scolaire et le vivre ensemble au XXIe siècle ». Il comporte d’importantes recommandations pour soutenir, dans le cadre des réformes du curriculum, le choix pertinent des langues d’enseignement en contexte plurilingue.

Investir dans l’humain, avec l’éducation comme priorité, suppose de relever le défi principal, la « pauvreté de l’apprentissage », qui affecte particulièrement l’Afrique et dont témoigne les évaluations comparatives successives du PASEC. C’est, aussi prendre en charge le nombre croissant d’enfants qui quittent précocement l’école pour accroître le nombre d’adultes analphabètes. C’est donc agir au-delà du système scolaire pour tenir compte des alternatives éducatives et de l’éducation non formelle ; inscrire l’école dans un « écosystème éducatif » où elle s’articule en cohérence avec d’autres lieux et d’autres « espaces éducatifs » pour assurer le droit à l’éducation pour tous.

Investir dans l’humain, avec l’éducation comme priorité, c’est assurément appeler à la mobilisation des États et des partenaires internationaux pour un financement adéquat de l’éducation qui respecte les standards internationaux fixés et s’ouvre à des formes originales et innovantes de mobilisation des fonds.

C’est dans ce sens que la CONFEMEN poursuit son appui aux pays pour la transformation de l’éducation à travers ses deux programmes : le PASEC (Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN) et le PACTE (Programme d’appui au changement et à la transformation de l’éducation).

Le PASEC accroit sa notoriété comme le principal programme d’évaluation des acquis d’apprentissage en Afrique avec 23 pays engagés pour l’édition2024 (contre 10 pays en 2014 et 14 pays pour l’édition 2019), un champ élargi au-delà du primaire pour intégrer le préscolaire et le collège mais aussi une enquête ouverte aux enseignants (pour les éditions 2019 et 2024) et aux familles pour l’édition 2024. Il s’agit pour la CONFEMEN de fournir aux pays des données utiles à la prise de décision pour un meilleur pilotage des systèmes éducatifs en vue de renseigner, positivement, les indicateurs de l’ODD4 à l’horizon 2030.

De façon complémentaire, le PACTE, nouveau programme créé en 2022, conduit des actions pilotes de transformation de l’éducation dans les pays, sur la base des données probantes produites et des études réalisées, pour améliorer : l’éducation de la petite enfance ; l’assurance qualité en formation initiale et continue des enseignants ; la qualité des ressources éducatives et de l’utilisation du numérique en éducation ; la prise en compte de la diversité linguistique, de la paix et de la citoyenneté mondiale dans la réforme du curriculum ; ainsi que la prise en compte des enfants hors de l’école à travers les alternatives éducatives.

Dans cette visée transformationnelle, la CONFEMEN promeut des stratégies d’éducation et de formation en vue de doter les femmes et les jeunes, considérés comme des cibles prioritaires pour la Francophonie, de compétences nécessaires à leur autonomisation et à l’expression de leur leadership pour la paix.

En réitérant mes vœux de bonne et heureuse année à l’ensemble de la communauté éducative, je souhaite une bonne célébration de la Journée internationale de l’éducation.

Informer, Concevoir et Agir ensemble pour transformer l’éducation.

Professeur Abdel Rahamane BABA-MOUSSA

Secrétaire général de la CONFEMEN

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