Journée internationale de l’alphabétisation 2025 : la CONFEMEN plaide pour une intégration inclusive et réfléchie du numérique

Le 8 septembre 2025, la communauté internationale a célébré la Journée internationale de l’alphabétisation (JIA) autour du thème : « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère du numérique ». Organisée par l’UNESCO et ses partenaires, dont la CONFEMEN, cette célébration a mis en lumière les avancées réalisées et les défis persistants dans la promotion de l’alphabétisation, considérée comme un droit humain fondamental et un levier de transformation pour bâtir des sociétés plus justes et inclusives.

 

Le numérique : opportunité et défi

Si le numérique et l’intelligence artificielle (IA) ouvrent de nouvelles perspectives d’apprentissage, ils comportent aussi des risques de marginalisation pour les populations déjà vulnérables. L’UNESCO a rappelé que 739 millions de jeunes et d’adultes restent privés de compétences de base en lecture et en écriture. Dans ce contexte, le recours au numérique doit être pensé comme un outil au service de l’inclusion, et non comme un facteur d’exclusion supplémentaire.

L’intervention du Secrétaire général de la CONFEMEN

Au siège de l’UNESCO à Paris, le Professeur Abdel Rahamane BABA-MOUSSA, Secrétaire général de la CONFEMEN, est intervenu dans le cadre d’un panel de haut niveau consacré au thème de la Journée. Il a articulé son intervention autour de deux grandes questions :

1. Comment tirer parti des technologies numériques pour renforcer l’alphabétisation ?

  • Produire et diffuser des supports de lecture et d’écriture dans les langues nationales, en exploitant les atouts de l’IA.
  • Renforcer l’alphabétisation fonctionnelle en mettant le numérique au service de la santé, de la production et de l’autonomisation des femmes.
  • Innover en dépassant les méthodes traditionnelles et en s’attaquant aux défis de l’infrastructure, de la connectivité et de l’énergie.
  • Accompagner les enseignants afin de lever les résistances vis-à-vis du numérique et de l’IA.
  • Adapter les contenus aux réalités locales pour une meilleure « découvrabilité », notamment en langues africaines et en français.

2. Quelles étapes pour des systèmes éducatifs solides et résilients ?

  • Une volonté politique affirmée pour intégrer le numérique dans les politiques éducatives.
  • La définition d’une politique linguistique claire, élément essentiel pour faciliter l’alphabétisation.
  • La cartographie et la régulation des plateformes éducatives afin d’en optimiser l’usage.
  • Le passage à l’action, grâce à des données fiables et probantes.
  • Le recours à des financements innovants, dans un contexte de ressources limitées.
  • Le partage d’expériences entre pays, levier indispensable pour enrichir les stratégies numériques.
  • Une vigilance particulière sur la place du numérique, afin de maintenir l’humain au cœur du système éducatif et éviter que la technologie ne devienne une finalité en soi.

Garder l’humain au centre

En conclusion, le Secrétaire général a reconnu le potentiel transformateur du numérique et de l’IA pour l’éducation et l’alphabétisation, tout en appelant à la prudence dans leur utilisation.