Questions “enseignantes”

En Afrique subsaharienne, seulement 64 % des enseignants du primaire sont formés.

Formation initiale et continue

La formation des maîtres est un des facteurs qui influencent le plus la qualité de l’éducation. Or, il y a un manque de formation initiale de qualité. Quant à la formation continue, elle est peu développée malgré les diverses recommandations de la CONFEMEN. Pour cela, une revalorisation de la fonction enseignante est nécessaire. Elle a notamment pour but de renforcer la responsabilisation et la motivation professionnelle des enseignants. Solutionner les contraintes extérieures – par exemple le salaire, les conditions de travail, les perspectives de carrière, la faiblesse de l’encadrement administratif et pédagogique (par les directeurs et les inspecteurs) – reste le meilleur moyen afin de parvenir à cette revalorisation.

La CONFEMEN souligne donc l’importance de réviser la formation initiale (former les futurs enseignants selon les nouvelles méthodes, réviser les curricula des écoles promulguant la formation initiale, former les formateurs selon la nouvelle pédagogie) ainsi que la formation continue (par des stages ou des séminaires, par de l’encadrement personnalisé et des tutorats, par des revues professionnelles spécialisées). Il s’agit aussi de promouvoir la formation à distance moins coûteuse et porteuse de nombreux avantages, mais il s’agit surtout de former des enseignants motivés, compétents et capables de porter les réformes curriculaires sur le terrain.

En outre, de manière générale la formation initiale est trop transmissive, frontale et prépare peu les étudiants aux difficultés du terrain auxquelles ils vont être confrontés. Il y a également un déficit important de formateurs d’enseignants qualifiés.

La CONFEMEN relève également cinq éléments clés pour avoir des enseignants de qualité :

  • Avoir une vision claire des valeurs pour la progression des élèves ;
  • Perfectionner les enseignants sur base de collaboration (pour le bien des élèves) ;
  • Investir dans les politiques de recrutement et de formation des enseignants ;
  • Modifier les conditions d’organisation internes en vue de soutenir un processus enseignement-apprentissage de qualité (travail en équipe, large communication, recours à des réseaux informels, grande participation aux prises de décisions) ;
  • Construire une relation forte entre l’école, l’autorité locale de l’éducation et la communauté éducative.

Par ailleurs, une réflexion spéciale a été menée sur l’enseignement secondaire où la formation initiale porte davantage sur la discipline que sur le pédagogique. Elle se révèle surtout théorique et parfois non cohérente avec la pratique. On note ainsi un certain déphasage au niveau pédagogique avec d’autres pays ainsi qu’une absence de formation adaptée par rapport aux milieux défavorisés.

Question pédagogique

Suite au manque de financement, les conditions de travail ont changé. De ce fait, les enseignants sont peu enclins à faire des efforts pour changer leur manière d’enseigner. Or, la plupart des enseignants des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure fonctionnent de manière magistrale. Cette méthode n’est pas conseillée car elle rend les enfants extrêmement passifs et peu motivés. Pour amorcer une réflexion à ce propos avec les enseignants, il faudrait un meilleur encadrement.

La CONFEMEN recommande, en effet, de mettre l’enfant au centre des apprentissages, le regard est porté sur les compétences des élèves et sur l’éducabilité de tous. En outre, avec les réformes curriculaires, une nouvelle approche pédagogique est mise en place : l’approche par compétence. Il est donc nécessaire que les enseignants soient formés à cette approche ! En effet, l’enseignant aborde une autre position dans le processus enseignement-apprentissage, il devient un guide, un accompagnateur et un médiateur.
On note aussi l’importance de la mobilisation du personnel autour de la conception et à la mise en œuvre des nouveaux curricula. Cela favorise leur pleine adhésion et leur motivation personnelle à la réussite de la réforme.

Finalités de l’enseignement

Pour la CONFEMEN, l’école a pour but d’amener l’élève à devenir un citoyen instruit, réfléchi, responsable et actif, capable d’exercer ses habiletés intellectuelles de création, d’analyse et de jugement, tout en lui permettant de s’épanouir, d’exploiter son plein potentiel et de développer sa créativité. L’éducation doit lui permettre de s’insérer véritablement dans son milieu et de contribuer au développement de la société dans laquelle il vit dans toutes ses dimensions. Il s’agit également de promouvoir le développement chez l’élève d’une culture d’autonomie, d’esprit critique, d’adaptation au changement, de mieux vivre-ensemble et d’apprentissage tout au long de la vie.

Pour aller plus loin