Financement de l’éducation

L’éducation est essentielle à l’éradication de la pauvreté, qui est l’ambition au cœur du nouvel agenda pour le développement.

La nécessité d’avoir un financement adéquat afin de mener à bien les réformes, projets et politiques n’est pas à justifier. Les effets des programmes d’ajustement structurel ont bien montré que la qualité de l’éducation était impactée dès lors que le secteur de l’éducation était sous financé. Cependant des études révèlent que ce n’est pas tant la quantité de dépenses en faveur de l’éducation qui améliore l’accès et la qualité de l’éducation, mais plutôt une utilisation efficace des financements. Rappelons qu’il y a deux types de financement : les ressources internes et les ressources externes. Dans les deux cas, il s’agit donc d’optimaliser les deux types de ressources car si les pays veulent atteindre l’ODD4 relatif à l’éducation, ils devront obligatoirement augmenter le financement du domaine éducatif.

Pour cela, selon la CONFEMEN, plusieurs pistes peuvent être envisagées concernant les ressources internes :

  • Diminution des coûts unitaires de l’éducation (globalement les coûts unitaires sont plus élevés en Afrique, la différence se situe surtout au niveau de la rémunération des enseignants où de fortes variations existent entre les pays)
  • Réduction du redoublement (pratique couteuse et peu efficace mais très répandue en Afrique francophone)
  • Mise à disposition de manuels scolaires (facteur le plus efficace car déterminant dans la réussite pour un coût raisonnable)
  • Recours aux langues nationales (moyen reconnu efficace dans l’amélioration de la qualité des apprentissages mais coût non négligeable par rapport au matériel pédagogique et à la formation des enseignants. Cela dit, la bonne connaissance des langues locales et du français a un effet positif sur les apprentissages des élèves, nécessité d’envoyer des enseignants qui parlent déjà la langue locale permet d’éviter des coûts supplémentaires)
  • Utilisation optimale des classes et des enseignants (pratiques qui permettent d’éviter des coûts : augmentation du nombre d’élèves par classe, classes multigrades, système de double flux ou de double vacation, recrutement des maitres féminins)
  • Formation à distance et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (= moyen d’étendre l’accès à l’éducation en compensant l’absence ou l’insuffisance d’infrastructures éducatives, à cela s’ajoute le poids des économies qui seront faites mais les coûts d’investissements sont lourds (budget et logistique), ce système est plus efficace pour les personnes en apprentissage autonome
  • Bonne gouvernance (besoin d’une mise en œuvre de politiques éducatives adéquates)
  • Pilotage des partenariats (entre gouvernement, société civile et autres partenaires nationaux/internationaux)

Une décentralisation du financement en matière d’éducation semble par ailleurs une pratique efficace. En outre, des financements conjoints entre niveau central et collectivités locales sont recommandés en partenariat avec des ONG, par exemple. De plus, des taxes peuvent être mises en place, comme par exemple, une taxe sur l’extraction des matières premières. Par ailleurs, le séminaire sur le financement de l’éducation tenu à Rabat en décembre 2017 a mis en évidence les problèmes liés aux fraudes fiscales.

Par rapport aux ressources externes, le séminaire de Rabat a également mis en avant de nombreuses propositions : le fond de capital risque, les obligations de développement issues de conversions de créances, la taxe internationale sur les transactions financières, la taxe sur les billets d’avion, le fond d’épargne des voyageurs pour le développement, etc.

 

Pour aller plus loin